Aujourd’hui, le hautbois moderne et le cor anglais
Je suis le HAUTBOIS, un instrument à anche double ; une anche est composée de deux lamelles de roseau ligaturées et grattées, qui vibrent sous la pression de l’air.
Je suis le plus aigu de ma famille, tantôt rieur, tantôt mélancolique, proche des inflexions de la voix humaine.
C’est moi qui donne le LA à l’orchestre pour accorder les autres instruments. Cela s’expliquerait par la richesse de mon timbre en harmoniques audibles qui fournissent des repères aux autres musiciens ; peut-être aussi par la position centrale que j’occupe dans l’orchestre ; un hautboïste n’a qu’à se tourner pour signifier aux musiciens de suivre ma note…
Parmi les musiciens qui ont écrit pour moi : Vivaldi, Albinoni, Bach, Marcello, Cimarosa, Mozart, Saint-Saëns, Britten, Poulenc…. Rien que des grands !!!
Mais aussi pour des musiques de film, comme le fameux « Gabriel’s Oboe » par Ennio Morricone pour le film Mission.
Mon grand frère : le COR ANGLAIS est aussi un hautbois.
Mais lui est un instrument transpositeur. Il sonne en FA, une quinte juste inférieure à moi. Il est en quelque sorte l’alto de la famille. Son pavillon est en forme de poire, comme notre cousin le HAUTBOIS D’AMOUR, et son anche est reliée au corps du haut par un tube appelé bocal ; l’instrument a longtemps été pourvu d’une courbure importante, ce qui aurait donné son nom au « cor anglé ». Au 18ème siècle, envoûté par le velouté du son, un musicien français de retour d’un voyage chez J.S Bach a parlé d’un « engelishes horn » (cor angélique). C’est ainsi que serait né le terme COR ANGLAIS.
Pas du tout « british » mon grand frère….
Beethoven, Mozart, Berlioz, Verdi, Dvořák et bien d’autres ont écrit de très belles pages pour le COR ANGLAIS, en concerto, en musique de chambre ou dans des traits d’orchestre : « La Damnation de Faust » d’Hector Berlioz, « Tristan et Isolde » de Richard Wagner, « Concerto en sol » de Maurice Ravel, jusqu’à « La liste de Schindler » de John Williams…